Après la désignation du candidat de la mouvance pour la présidentielle de 2026, les langues se délient pour en apprendre sur le processus qui a conduit au choix du Ministre Romuald Wadagni. Dans un entretien avec nos confrères de BIP Radio, Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’État en charge du développement et de la coordination de l’Action Gouvernementale a donné plus de précisions sur les tenants et aboutissants de ce choix. Dans cet entretien que nous vous invitons à lire avec attention, il vous dit tout ce que vous devez savoir.
Bip Radio : La mouvance présidentielle a désigné son candidat, Romuald Wadagni, pour la Présidentielle de 2026. Est-ce vraiment votre choix ou celui du président de la République ?
Abdoulaye Bio Tchané : Je le connais depuis des années.
Je travaille avec lui depuis un peu plus de 9 ans. Je le connais assez sur tous les angles professionnellement. Je le connais de caractère, je connais sa capacité intellectuelle. Il est un
bon ministre de la République.
Le Bloc républicain s’est penché sur les critères qu’il nous fallait pour désigner celui qui de nous tous, est le mieux placer pour représenter le Bloc républicain dans cette course à la Présidentielle de 2026. Unanimement à tous les niveaux, nous avons eu un accord sur lui. C’est dire donc que c’est bien le candidat du Bloc républicain.
Le président de la République n’est-il pas intervenu ?
Le président n’est pas intervenu pour convaincre qui que ce soit dans l’audience. Il y a eu des échanges avec le président mais j’ai été heureux de constater qu’il y avait un accord parfait entre ce que le président pensait et ce que moi-même je pense et ensuite ce que le président pense et ce que les autres membres de la Direction exécutive du parti pensent.
C’est vraiment un cas d’école, nous sommes alignés tous sur cette décision. Il n’y a pas eu un effort pour convaincre qui que ce soit, c’est quelque chose à célébrer.
N’est-ce pas une faiblesse de choisir un candidat qui n’a pas de vie politique ?
On ne peut pas dire que Romuald Wadagni n’a pas de vie politique. Il n’est pas membre
de notre parti politique, c’est un fait mais il est le ministre chargé de l’Economie et des finances. Par définition, un ministre est un acteur politique et encore plus un ministre chargé de l’Economie et des finances ne peut qu’être un politique parce qu’il participe à tous les arbitrages, aux arbitrages de société sur le développement du pays. Forcément, il a à faire des choix qui ont un impact sur la société, sur les hommes et les femmes de notre pays.
Qu’il n’ait pas milité dans nos deux partis est un fait mais cela ne réduit pas ses capacités à fédérer les militants des deux partis et à travailler pour le gouvernement et in fine, pour les populations de notre pays.
Entre le Br, l’Up-R et le président Patrice Talon, ce candidat ne sera-t-il pas en otage ?
Je ne pense pas qu’il sera l’otage de qui que ce soit. Je pense que ce serait une bonne chose qu’il travaille avec les martis parce que nous sommes dans un système aujourd’hui où nous souhaitons que les partis aient un rôle plus important. C’est pour cela d’ailleurs que sa candidature émerge des partis politiques. Demain, il aura à écouter les partis politiques, je l’espère. Il travaillera avec ces partis politiques et il travaillera bien évidemment avec le président Patrice Talon.
Avez-vous auditionné le candidat Wadagni ?
Bien sûr ! Nous avons discuté avec le candidat. Nous avons écouté ses aspirations et testé sa vision des choses. C’est quelqu’un avec qui je travaille depuis 9 ans. Il y a des choses sur lesquelles je n’ai plus besoin de l’interroger. Romuald Wadagni, c’est quelqu’un qui sait poser les bonnes questions, cela est important pour
travailler à ce niveau.
N’y-a-t-il pas eu une seule réserve ou voix contre ?
Ni de réserve, ni de questionnement. Cela a été un accord unanime au Ben. La décision a été prise à l’applaudimètre.
Il n’y avait pas de présidentiables au Br ?
Il y a toujours des gens qui ont des intentions, c’est d’ailleurs cela qui est normal. Dans le
cas d’espèce, le meilleur choix pour représenter en même temps l’Union progressiste le
Renouveau et le Bloc républicain était un choix équidistant des deux partis politiques.
Pas de mécontents ni de frustrés ?
Je n’ai pas dans la salle quelqu’un qui me paraissait frustré ou pas content. J’ai vu des camarades sortir de la salle avec beaucoup de joie.
La voie n’était-elle placée pour lui avec les candidats sérieux qui ont quitté le navire ou ont été écartés ?
Je ne peux pas le dire puis qu’ils ne sont pas là ou ne sont plus là, chacune de ces personnalités. D’autres qui ont cette intention et qui n’ont pas été choisis auraient eu des raisons de dire qu’ils ne sont pas contents. La vie est ainsi faite.
A un moment donné, les critères sont définis et sur la base de ces derniers, on choisit qui
on veut. Quand on est un bon militant, on s’aligne derrière les décisions qui ont été prises par votre parti.
Quand-est-ce qu’il va quitter le gouvernement pour commencer la campagne ?
Je ne lui ai pas posé la question. C’est quelque chose qui va se décider un peu plus tard.
Est-ce que Monsieur Wadagni est populaire ?
Je ne sais pas comment vous faites le test de popularité.
Est-ce que les décisions gouvernementales qui portent ses signatures sont célébrées ?
Je pense mais je ne sais pas quel est le taux de pénétration de son image dans la population. C’est quelque chose que vous, journalistes, vous savez faire. Dans les jours, mois qui viennent, c’est justement d’amplifier ses relations avec le Bénin.
Souhaitez-vous que Monsieur Wadagni soit un Talon bis ou un président Wadagni ?
Je souhaite qu’il soit Wadagni mais qu’il nous permette de construire sur les réalisations du président Talon.
Le président Talon a été un bâtisseur, un réformateur et a inspiré beaucoup de réformes y compris politiques. Ce qui est demandé à tout successeur dans ce cas-là, Romuald Wadagni, c’est de porter plus haut ce flambeau-là en étant lui-même.
Et la gouvernance démocratique ?
Partout où c’est nécessaire, le futur président devra montrer qu’il évolue avec les données qui lui sont léguées dans tous les domaines.
Vous redoutez Les Démocrates en face ?
Non, pas du tout ! Personnellement, je n’ai aucune crainte vis-à-vis des démocrates. J’ai visité beaucoup de Communes dans notre pays. J’ai des retours sur le sentiment des populations sur ce qui est fait par le gouvernement du président Patrice Talon. Je n’ai pas d’inquiétudes sur ce qui va se passer.
Source : Bip radio