Par : Is-Deen TIDJANI
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Au Bénin, la dernière révision constitutionnelle en date du 15 Novembre 2025 a favorisé la négociation d’un virage décisif. À l’avenir, c’est tolérance zéro contre le mercato politique. Il ne sera donc plus possible que les élus régulièrement inscrits sous la bannière d’un parti politique X se retrouvent à faire des chantages de démission aux responsables de leurs formations originelles pour des “raisons fallacieuses”. L’une des dispositions majeures introduites dans la constitution révisée prévoit que tout élu qui démissionne de son parti, perd systématiquement son siège au parlement.
En effet, l’une des innovations les plus marquantes de la récente révision de la Constitution béninoise est sans doute l’introduction d’une disposition historique : tout député qui démissionne du parti sous l’étiquette duquel il a été élu perd désormais automatiquement son siège à l’Assemblée nationale.
Adoptée comme une réponse à un phénomène longtemps dénoncé par l’opinion publique, la mesure vise à mettre un terme définitif à la transhumance politique, une pratique à peau d’éléphant, qui consistait pour les élus, à changer de parti en cours de mandat pour des “raisons de convenances personnelles”, mais qui en réalité ne relève que “l’opportunisme”. Ce mal congénital a pendant des années, fragilisé les équilibres institutionnels, déstabilisé des majorités parlementaires et avec le temps, érodé considérablement la confiance des citoyens dans leurs représentants. Mais la panacée est toute trouvée.
Réforme majeure pour assainir la vie publique
En encadrant désormais et de manière stricte l’appartenance politique des députés durant leur mandat, le constituant béninois entend entre autres : Garantir la stabilité des formations politiques ; Préserver la sincérité du vote des électeurs ; Responsabiliser davantage les élus, et par ricochet contraindre l’élu à la discipline de groupe.
Renforcer la discipline interne au sein des partis
Le mandat parlementaire ne sera plus considéré comme un acquis strictement individuel : il devient l’expression d’un contrat politique clair entre l’élu, son parti et surtout les électeurs. Avec la nouvelle disposition, l’élu est pris en sandwich entre son mandat électif avec droit de regard des mandats et ses éventuels “penchants” qu’il est tenu de refouler à défaut de canaliser.
Fin d’une époque turbulente !
La reforme qui contraint désormais le député à rester fidèle à son parti jusqu’à la fin de son mandat électif marque un tournant dans l’histoire politique du Bénin. En prévoyant des sanctions claires et sans appels à tout contrevenant, c’est clair que les démissions fantaisies en cours de mandat, relèvent désormais une époque révolue.
La Constitution révisée au petit matin du Samedi 15 Novembre 2025, par 90 pour et 19 contre, acte la fin d’une pratique qui a longtemps entaché la crédibilité du système démocratique.
Au delà du signal envoyé et surtout de son symbolisme, c’est une réforme majeure, saluée par plusieurs observateurs. Cette réforme instaure à n’en point douter, une nouvelle ère de stabilité et de cohérence dans la vie parlementaire béninoise.








