Par : Is-Deen TIDJANI
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Le paysage politique à l’Assemblée nationale du Bénin connaît de nouveaux ajustements depuis le vendredi 31 Octobre 2025. En effet, au cœur de l’hémicycle, un groupe de députés issus du parti Les Démocrates a profité de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2025 pour annoncer sa démission du parti dirigé par Boni Yayi. En claquant la porte, les six élus ont évoqué entre raisons, la nécessité de rester fidèle aux principes démocratiques qui ont guidé leur engagement politique.
Dans un contexte parlementaire exigeant, ces élus qui se sont déclarés désormais non inscrits, c’est à dire n’appartenant à aucun groupe parlementaire, ne devraient-ils pas envisager une collaboration stratégique et plus étroite avec le Bloc Républicain (BR), formation membre de la majorité présidentielle, afin de préserver leur influence tout en continuant à défendre leurs idéaux.
Départ motivé par des divergences de principe !
Selon les députés démissionnaires, leur rupture avec le parti “Les Démocrates” ne relève pas d’une querelle personnelle, encore moins d’un simple désaccord politique. Ils arguent plutôt q’un différend de fond sur la pratique démocratique interne en serait à la remorque .
« Nous avons rejoint Les Démocrates par conviction, pour promouvoir une démocratie ouverte, respectueuse du pluralisme et de la transparence. Malheureusement, certaines orientations récentes du parti se sont éloignées de ces valeurs », a déclaré un des députés au cours d’un point de presse organisé à Porto-Novo, après leurs déclarations lues à la tribune du parlement.
Les parlementaires dénonçaient notamment lors de cette sortie médiatique, une gouvernance jugée trop centralisée au sein du parti et un manque de concertation dans les prises de décisions stratégiques. Leur départ se veut, selon eux, un acte de cohérence et non de rupture avec l’opposition démocratique.
La nécessité d’une recomposition parlementaire
À l’Assemblée nationale, la démission de ces élus crée un nouvel équilibre des forces. N’appartenant plus à un groupe parlementaire stable, ces “anciens Démocrates” ne doivent-ils pas désormais composer avec d’autres formations pour continuer à peser sur les débats et défendre les textes qui leur tiennent à cœur. La suite logique de leur démarche aurait été d’envisager une “alliance de travail” avec le Bloc Républicain, parti dirigé par le Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané et réputé, pour son pragmatisme et son ouverture au dialogue.
Si tant est que l’objectif de ces “anciens Démocrates” n’est pas de changer de camp, mais de continuer à agir pour l’intérêt national. Le parti Bloc Républicain, est aujourd’hui un cadre idéal de collaboration institutionnelle qui leur permettra de défendre leurs propositions, notamment celles en faveur de la bonne gouvernance et de l’équité politique..
Fidélité aux valeurs démocratiques !
En quittant le navire battant pavillon Démocrates, les frondeurs insistent sur le fait que leur choix ne signifie pas un reniement de leurs convictions, mais une réaffirmation de leur attachement à la démocratie. Ils feraient par cette recomposition avec le BR, œuvre utile et contribueraient activement à la construction d’un dialogue parlementaire apaisé, loin des clivages partisans.
Test de maturité politique !
En composant désormais avec le Bloc Républicain, les démocrates d’hier et “non inscrits” du moment, pourraient marquer une étape importante dans l’évolution du pluralisme à l’Assemblée Nationale. Pour preuve, en acceptant de coopérer avec le Bloc Républicain sans renoncer à leurs idéaux, les députés démissionnaires marqueraient une nouvelle forme de réalisme politique : celui d’une opposition constructive, capable de bâtir des ponts là où d’autres voient des barrières.
La sagesse n’enseigne-t-elle pas que « La démocratie n’est pas un dogme, c’est un chemin. Nous restons fidèles à nos principes, mais nous refusons l’immobilisme » ?








