Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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Les honorables députés multiplient les plénières en vue de trouver le consensus pour les prochaines législatives. Hier jeudi 28 mars 2019, ils étaient au palais des gouverneurs afin de trouver une solution. Mais après des heures d’échanges, ils ne sont pas parvenus à convenir d’une solution. Une situation qui a amené l’honorable Bonaventure Aké Natondé à exhorter ses collègues à l’esprit d’ouverture pour un dialogue constructif. À entendre l’élu du peuple, rien n’est encore perdu. Tout est encore possible ce qui sous-tend que l’espoir d’un consensus, gage des élections inclusives et apaisées, est toujours permis. Nous vous proposons ici l’intégralité de ses déclarations transcrites par nos confrères. Lisez plutôt.
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“…Merci Monsieur le président. J’imagine que ces dernières semaines, vous n’avez pas beaucoup dormi parce que vous avez tellement veillé rien qu’à voir vos traits de visage, on le sent. Le vendredi dernier vous vous êtes fâchés. Je veux tout simplement faire remarquer que vous n’avez pas eu la tâche facile parce que vous connaissant, il ne vous arrive pas de vous enflammer comme ça. Vous êtes d’un calme olympien que j’ai toujours admiré. On est dans un échec malgré tous les efforts que vous avez fourni. Vous avez souhaité en conférence des présidents que le consensus commence par se faire en notre sein. Il y a 20 membres de conférence des présidents sur les 82 membres de l’Assemblée nationale. Nous avons souhaité que tous les 20 s’entendent autour de quelque chose avant que nous ne venions voir le reste de nos collègues ici. Vous avez fourni énormément d’efforts depuis le 06 mars 2019 où le chef de l’État vous a confié cette mission de rechercher le consensus par voie parlementaire. Mais nous avons assisté à autre chose. C’est depuis ce temps là qu’on a vu que les membres de la Cena ont été appelés à démissionner et qu’il fallait les arrêter en plein processus électoral. C’est depuis ce temps que nous avons assisté à votre récusation pure et simple alors que vous êtes la deuxième personnalité de l’État, et que vu la place que vous occupez dans ce pays, on estime que vous êtes vraiment l’homme qu’il faut pour pouvoir conduire les discussions. C’est depuis ce temps qu’il est appelé à la dissolution de l’Assemblée nationale du Bénin. Quelque chose qui n’est pas prévu par notre constitution. Donc on veut violer allègrement la constitution du 11 décembre 1990, et c’est depuis ce temps qu’on a vu le refus de poursuivre les discussions entre nous si et seulement s’il y a délivrance systématiquement du certificat de conformité. C’est comme si on demande à un préfet qui doit délivrer une carte d’identité nationale, le demandeur se présente avec l’acte de naissance d’une autre personne, le préfet dit non je ne peux pas délivrer, allez chercher votre acte de naissance et on lui dit non il faut la carte d’identité parce qu’il est pressé et qu’après il va amener son acte de naissance. C’est depuis ce 06 mars qu’on a vu le refus de la discussion. Le refus systématique où des gens se retirent des réunions que vous organisiez. C’est depuis ce temps qu’on a vu au sein du comité paritaire (02 de la mouvance et 02 de l’opposition) que nous avons mis en place et que vous présidez, que les de l’opposition Eric Houndeté et Garba Yaya envoyer un courrier pour renier leurs signatures pour dire que ce qui est dans le rapport ne les engageait plus parce qu’ils sont certainement retournés aller voir leur base. Et cette base a tout gâté et pourtant l’ambiance de travail était bonne en notre sein et moi j’avais tellement foi qu’on était sur la bonne foi. Comme si les avants projets de textes envoyés n’étaient pas la meilleure solution. Non. Quand on est dans une situation de crise, on est appelé à chercher le consensus, il faut concéder, on doit accepter de laisser de côté nos égos et reconnaître qu’il y a une situation réelle à laquelle il faut chercher une solution. Mais ce n’est pas le cas dans le cas d’espèce. C’est pour ça monsieur le président que malgré tous vos efforts, moi je ne vous félicite pas parce que vous n’avez pas atteint votre objectif: celui d’amener le consensus et c’est ça justement qui a fait qu’après avoir reçu les partis politiques de l’opposition, vous nous avez fait un texte le jeudi. Et ce jeudi, je ne pouvais pas parler parce que je ne vous ai pas reconnu. Mais vous aviez dit que vous vous reconnaissez. Je comprends mais ce texte que vous avez introduit le jeudi a cassé le consensus. Parce qu’aujourd’hui lorsque nous prenons le texte du jeudi, la charte et le code électoral, il y a trop de contradictions entre les deux textes. L’un dit immédiatement on fait, l’autre dit 45 jours. Qu’est ce qu’on prend dedans monsieur le président dans ces conditions ? Je vous dit qu’il n’y a pas de consensus imposé. Nos camarades de l’opposition doivent comprendre que lorsqu’il y a consensus, il y a des choses à concéder. Je crois monsieur le président que le travail que vous avez abattu au sein du comité paritaire était le meilleur par rapport à ce qui a été amené ici après. Même si ce n’était pas vraiment la seule solution, ce qui n’était pas souhaitable par tous, vous avez dit je m’en lave tout simplement les mains parce que tout le monde a refusé. Les gens ne veulent pas entendre parler de révision de la constitution. Qui ne veut pas entendre parler de la révision ici parmi nous ? Ce n’est pas nous qui avons parlé de révision. C’est parce que le comité paritaire a travaillé pour donner de nouveaux délais pour permettre à tous les partis politiques de se mettre à jour, d’amener leur acte de naissance pour avoir la carte d’identité nationale et non demander de leur donner la carte d’identité nationale pour amener la pièce après. Et quand on donne ces nouveaux délais, on se rend compte que l’élection aura lieu après le 15 mai. Mais si c’est comme ça, nous sommes au Bénin et c’est à nous de nous asseoir pour nous entendre. Si on ne peut pas s’entendre, c’est vraiment dommage. Très dommage parce qu’on veut gouverner en écoutant la rue et en lisant Whatsapp. Si le peuple nous a élu, c’est parce qu’il nous fait confiance. Je n’ai pas été élu pour qu’on dicte la loi de manière indirecte sur les réseaux sociaux. Donc je souhaite que nous revenions à de meilleurs sentiments en retournant à la case départ mais malheureusement nous avons perdu beaucoup de jours. Mais rien n’est perdu je suis sûr que vu le blocage auquel nous sommes parvenus, on gagnerait à réfléchir à nouveau. Les sachants que vous avez sollicité ont simplement demandé de saisir la Cour constitutionnelle. La Cour n’a aucun pouvoir pour repousser les élections. Si ça se fait demain, la Cour pourra reporter de 5 ans une élection. Le consensus n’étant pas trouvé, nous devons renvoyer la copie à l’envoyeur. Nous devons rester toujours ouverts au dialogue, chercher des solutions pour une élection plus inclusive. Et ce sera avec beaucoup de regrets si malgré tout ceci, tous les partis politiques qui souhaitent, ne participent aux élections. J’entends des choses où on dit que c’est parce qu’ils ont peur d’aller aux élections, c’est faux. De toutes les façons, dans ma circonscription électorale, j’attends tout le monde. On a eu 26 listes en compétition et on a gagné, ce n’est pas parce qu’on aura une dizaine de listes que nous n’allons pas passer. Nous comptons sur les électeurs pour passer. La paix est un comportement comme l’a dit un sage d’Afrique. Ce n’est pas un vain mot. Arrêtez de parler de guerre. Je vous remercie.”