(Deux décès enregistrés à Bantè et à Parakou)
Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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Les opérations de vote comptant pour la désignation des représentants du peuple devant siéger à l’assemblée nationale 8ème législature sont terminées. Les derniers bureaux de vote ont fermés autour de 17h.
Comme prévue, la plateforme électorale des organisations de la société civile (OSC) depuis sa “salle de situation électorale” basée au Bénin Marina hôtel a, à nouveau, rencontré la presse pour faire le point sur le déroulement du scrutin.
À travers la voix du pasteur Ogou, ils ont mis l’accent sur la tenue de “législatives difficiles entachées de beaucoup de violences“.
Dans le compte rendu fait à l’occasion, ils déclarent “un taux de participation des plus faibles, des cas de menaces et d’intimidations des électeurs.”
Si dans le Littoral et dans l’Atlantique, des incidents n’ont pas été enregistrés, il a été déplorés des actes de violences dans d’autres régions à l’intérieur du pays. En effet, des cas de décès ont été enregistrés à Bantè (1 décès) et à Parakou (1 décès). Selon les informations collectées par les observateurs (moniteurs) déployés sur le terrain, la plateforme électorale des organisations de la société civile (OSC) déclare avoir reçue des informations selon lesquelles plusieurs urnes (matériel électoral) auraient été emportées des bureaux de votes des trois arrondissements de Parakou par des individus masqués, armés de gourdins, de machettes, de briques et d’autres armes blanches.
Au terme de leurs déclarations, il est à retenir que les responsables de la plateforme électorale des organisations de la société civile (OSC) ont fait le point de l’ambiance dans les postes de vote, le point sur le déroulement du vote et révélé quelques incidents majeurs du scrutin.
Ils n’ont cependant pas été en mesure de donner une estimation sur le taux de participation. Les données n’étant pas encore totalement disponibles à cause de l’interruption de la connexion internet durant tout le temps du scrutin. Lire ici l’intégralité de la déclaration.
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MONITORING DES LEGISLATIVES 2019
Salle de situation Électorale
Déclaration de la Plateforme des OSC, 18h
“Des législatives difficiles entachées de nombreuses violences avec une faible participation”
La Plateforme électorale des OSC du Bénin, avec le soutien financier de l’Union Européenne et de la Coopération Suisse, a animé une Salle de Situation Electorale (ESR) pour les législatives d’avril 2019.
La Salle de Situation Electorale (ESR), composée de trois (03) chambres à savoir la Chambre technique, la Chambre d’analyse et la chambre de réponses a bénéficié des données de monitoring envoyées du terrain par un total de 789 acteurs composés de 765 moniteurs et de 24 superviseurs.
I. L’ouverture des postes de vote
Les informations recueillies dans 582 postes de vote suivis par les moniteurs indiquent qu’à l’heure légale d’ouverture des postes de vote (7h00), 67,3% ont démarré les opérations. Dans 64,6% des centres de vote surveillés, les agents de forces de l’ordre et de sécurité étaient présents.
Les conditions d’ouverture ont été les moins satisfaisantes dans le Plateau (59%), le Littoral (63%), le Couffo (67%), à l’exception de nombreux postes qui n’ont pas pu fonctionner au cours de la journée.
II. L’ambiance dans les postes de vote
La plateforme a noté que l’ambiance dans les postes de vote n’a pas évolué par rapport à ce qui a été décrit dans les précédentes déclarations.
III. Le Déroulement du vote
A cette étape du processus, on peut affirmer que le taux de participation sera relativement le plus faible depuis l’avènement du renouveau démocratique au Bénin.
Il avait été observé, à la mi-journée que :
dans 18% des postes de vote suivis, des électeurs ont fait l’objet de tentatives de pression, d’intimidation, de menaces, de troubles à l’ordre public, de corruption ou de harcèlement des électeurs ;
dans 78% des postes de vote suivis, les forces de l’ordre et de sécurité présentes n’ont pas influencé la liberté de vote.
IV. Incidents majeurs du scrutin
Tout au long de la journée L’ambiance au niveau des postes de vote s’est davantage détériorée au cours de la journée. Ainsi, il a été observé :
des sorties de divinités locales à Savè ainsi que des cas de blessés à la suite d’accrochages entre militants des deux (2) partis en lice et ceux de l’opposition ;
un décès enregistré à Bantè après un accrochage entre populations et forces de l’ordre ;
un engin blindé incendié à Savè après un accrochage entre populations et forces de l’ordre ;
un capitaine de l’armée pris en otage à Savè. Les populations ont exigé et obtenu en échange de sa libération, celle de huit (8) civils arrêtés ce matin ;
à Parakou, un groupe de jeunes manifestants armés de gourdins, de machettes, de briques et d’armes modernes passent de poste de vote en poste de vote pour disperser et renvoyer les votants et les agents de bureau de vote. Il a été signalé un cas de décès à la suite d’accrochage entre militants des partis. Face à la gravité de la situation, les populations se sont retirées des centres de vote.
Dans la commune de Bantè, face aux actes de violences perpétrés par des manifestants, les forces de l’ordre et de sécurité se sont retirés des centres de vote. Dans cette situation, les téléphones de tout acteur relais (moniteurs de la plateforme, journalistes, etc.) sont confisqués par les meneurs ;
à Parakou, des individus masqués ont pris d’assaut les trois arrondissements de la commune en emportant les urnes. Les membres de poste de vote ont pris la fuite. Les moniteurs de la Plateforme ont dû enlever leur uniforme pour se confondre dans la foule ;
dans certaines localités (Klouékanmey, Banikoara, Dassari, Matéri, etc.), il a été noté des tentatives de fraude, d’achat de conscience, de bourrage d’urnes, d’intimidation, etc.
A Parakou et dans certaines zones de Porto-Novo, la situation est très tendue à l’heure où nous parlons, avec beaucoup d’actes de vandalisme.
Au regard de ces constats, la Plateforme électorale des OSC recommande :
A la CENA et aux forces de l’ordre : de ne pas perdre de vue les risques et menaces qui pourraient survenir dans la suite du processus déjà entaché par plusieurs irrégularités et faiblesses.
Fait à Cotonou, le 28 avril 2019