Le dossier de revalorisation des salaires a été au menu de la rencontre gouvernement et partenaires sociaux, mardi 5 décembre 2022 au Palais de la Marina. Après plusieurs heures d’horloge, les représentants des travailleurs et les membres du gouvernement sont finalement tombés d’accord sur certains points.
Par : Is-Deen TIDJANI
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« (…) Les discussions ont spécialement tournée autour de deux points clés à savoir une augmentation du point d’indice de 3% qui va impacter tous les agents de l’État et tous les retraités de l’État. Donc les pensions seront impactés, les salaires également seront impactés. Le deuxième niveau d’augmentation va prendre la forme d’un montant fixe qui varie de 40.000 à 10.000f en partant des salaires les plus bas vers les salaires les plus élevés de la fonction publique et sera également pris en compte dans la revalorisation du salaire des agents de l’état (…)». Tel est le résumé de la situation, fait par Anselme Amoussou, Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Autonome (CSA-Bénin) au terme de la rencontre gouvernement et partenaires sociaux, tenu à la présidence de la République dans la soirée du mardi 5 Décembre 2022.
Les retraités excluts du montant fixe !
Le deuxième niveau d’augmentation qui prendra la forme d’un montant fixe qui varie de 40.000 à 10.000f ne prend pas en compte les agents de la fonction publique qui sont déjà à la retraite. Cette augmentation concerne uniquement les agents qui sont encore en activité. C’est du moins ce qu’a laissé entendre, Anselme Amoussou, Secrétaire Général de la CSA-Bénin. « (…) Ce sur-salaire ne concerne pas les retraités. Mais l’augmentation du point d’indice concerne et retraités et salariés de la fonction publique (…)»
Quid du Smig et des retraités du secteur privé ?
Les deux points évoqués lors de cette rencontre ne prend pas en compte les travailleurs du privé. La pillule, même si elle est amère, restera pour le moment, la seule posologie a eux prescrite.
En effet, les partenaires sociaux et les membres du gouvernement n’ont pas réussi à accorder les violons sur ce dossier pour ce qui est du sort et surtout du confort des travailleurs du secteur privé. « (…) Nous avions insistés que le gouvernement veille à ce que les agents et les retraités du secteur privé puissent sentir les efforts, mais également que nous allions rapidement à une application du Smig étant entendu que le gouvernement a pris du temps et que le montant qui a été proposé en Avril paraît un peu caduc aujourd’hui au regard de la situation sociale encore plus difficile. Mais le gouvernement et les employeurs ont insisté pour dire qu’il fallait d’abord respecter les 52 mille convenus en avril dernier.»
De la hiérarchisation des salaires !
C’est un sujet on ne peu plus sensible et qui fait jaser dans les couloirs de l’administration publique béninoise. Et pour cause, la “classe bougeoise” de l’administration publique n’entend pas perdre les privilèges déjà acquis. Au cours de la rencontre du mardi 5 Décembre, le dossier a été aussi évoqué et les avis sont restés partagés. « (…) Ça a été un long débat au cours duquel les syndicats ont déployé leurs arguments pour montrer au gouvernement qu’il ne s’agit pas d’une politique salariale de l’entreprise, mais d’un mécanisme de justice, de solidarité et d’ajustement des salaires qui permet et impose aux imployeurs du privé, de faire les efforts qu’il faut pour une simple question de justice sociale. Sur cette question, nous n’avons pas pu nous entendre parce que le Chef de l’État et son gouvernement sont restés sur leurs positions. Parce que à leur entendement, il ne faut pas imposer systématiquement une hiérarchisation des salaires (…) »
Les employés du privé attendront !
Si dans le secteur public, le dossier de la hiérarchisation des salaires est toujours en stand-by, il va s’en dire que l’avenir des travailleurs du secteur privé ne sera pas rose du jour au lendemain. C’est tout au moins ce qu’il convient de retenir des explications fournies, au terme de cette rencontre gouvernement et partenaires sociaux.
« (…) Nous avions insistés sur la question des agents du privé et le gouvernement a décidé de faire le plaidoyer pour que les employeurs trouvent le mécanisme pour suivre l’État dans les efforts qui ont été fait vis-à-vis de ses agents (…) »
Prise en compte des aspirants au métier d’enseignant (AME) !
C’est du pain béni pour cette couche de travailleurs de l’administration béninoise qui n’est visiblement pas oubliée. En réalité, leur cas a été aussi abordé lors de la rencontre de vérité et d’espoir et les propositions en leur direction ne sont pas déplaisantes. *« (…) Nous avions eu trois niveaux de propositions qui semble arranger la situation des AME. Premièrement, deux mois pendant les vacances, ils auront des sessions de formation et de renforcement des capacités pour améliorer leur niveau pédagogique et leur prestation en classe. Ensuite, ils pourront désormais aspirer à être des contractuels de l’État pour ceux qui auraient fait au moins trois ans en temps que aspirant et qui auront subis avec succès un test d’évaluation qui leur permet d’accéder au corps des contractuels de l’État. Le troisième niveau, c’est la durée de contrat et de paiement. La durée de contrat va passer désormais de 9 mois à 12 mois. Mais avec onze mois de paiement de salaire (…)»
(Il faudra retenir ici, que durant les deux mois de formation et de renforcement de capacités, les aspirants aux métier d’enseignant seront payés au taux de 50% de leur salaire habituel.ndlr).
De la prise d’effet des mesures de revalorisation des salaires !
Les travailleurs du secteur public, n’atteindront plus trop longtemps, avant de ressentir les effets de la revalorisation sur leurs salaires. C’est du moins ce qui a été convenu lors de cette séance de travail tenu mardi 5 Décembre 2022 au Palais de la Marina.
En effet, lors des échanges, les travailleurs ont réussi à obtenir la prise d’effet à partir de Janvier 2023. Ils ont accepté en attendant cette proposition, tout en espérant que le Conseil des Ministres de ce Mercredi 7 Décembre 2022, accède à leur proposition de prise d’effet à partir de janvier 2022, ce qui impliquerait une revalorisation avec des rappels aux agents de l’État concernés.