L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle croissant dans les processus électoraux à travers le monde. L’intégration de l’IA dans les élections vise principalement à améliorer la transparence, l’efficacité et la sécurité du scrutin. Pourtant dans plusieurs pays, il est déjà observé que les informations peuvent être manipulées pour impacter les résultats électoraux en jouant sur le choix des électeurs. ALCRER et son partenaire, le Forum sur l’information et la démocratie (FID) appellent à agir.
Par : Quérin AKÉRÉBOROU
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Différentes méthodes telles que le microciblage sont utilisées pour influencer les campagnes électorales et leurs résultats. On observe également un usage abusif de l’IA pour déformer des faits, générer des « deepfakes » et créer de la confusion au sein du corps électoral. C’est ainsi que le Forum sur l’Information et la Démocratie et ALCRER proposent l’encadrement par des règles claires et transparentes, le déploiement et le recours à l’IA en matière électorale et le régime de responsabilité y relatif pour amoindrir ces faits.
Dans la gestion des données électorales, l’IA est employée pour analyser et gérer de vastes ensembles de données électorales, facilitant ainsi une compilation rapide et précise des résultats. L’IA est également capable de détecter des fraudes de part ses algorithmes qui sont utilisés pour identifier des schémas inhabituels ou suspects dans les données de vote, contribuant ainsi à la prévention et à la détection de fraudes électorales. Et parlant de l’engagement des électeurs, des chatbots et des plateformes alimentées par l’IA fournissent aux électeurs des informations personnalisées sur les candidats, les programmes et les procédures de vote, améliorant ainsi la participation citoyenne.
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Cependant, il existe des défis et des considérations à prendre en compte dans ce cadre pour ne pas créer d’autres dommages ou situations critiques. Il s’agit notamment de la protection des données. L’utilisation de l’IA nécessite l’accès à des données sensibles. Il est donc crucial de mettre en place des mesures robustes pour protéger la confidentialité des informations personnelles des électeurs.
De même, les biais algorithmiques présents dans les données d’entraînement peuvent refléter les systèmes d’IA, ce qui pourrait influencer l’équité du processus électoral. Une attention particulière doit être portée à la conception et à l’entraînement de ces systèmes pour garantir leur impartialité. De même, un accès équitable à la technologie est essentiel pour s’assurer que toutes les parties prenantes, y compris les partis politiques et les électeurs, aient un accès équitable aux technologies basées sur l’IA pour éviter toute inégalité dans le processus électoral.
En conclusion, l’intégration de l’IA dans les élections béninoises offre des opportunités significatives pour améliorer le processus démocratique. Il s’avère donc impératif d’aborder les défis y associés afin de garantir que l’utilisation de l’IA renforce véritablement la transparence, l’équité et la confiance dans le système électoral du Bénin.
Nécessité d’une autorité de régulation sur l’IA
La mise en place d’une autorité de régulation de l’IA est un sujet de plus en plus crucial dans le contexte actuel de développement technologique rapide. Alors que l’IA continue de transformer divers secteurs, des préoccupations émergent concernant la sécurité, l’éthique et la responsabilité des systèmes d’IA. Pourquoi une autorité de régulation ?
FID et ALCRER appellent à la protection des consommateurs. Avec l’augmentation de l’utilisation de l’IA dans des domaines tels que la santé, les finances et la sécurité, il est essentiel de garantir que ces technologies ne nuisent pas aux utilisateurs. Une autorité de régulation pourrait établir des normes pour assurer la sécurité et la fiabilité des systèmes d’IA.
L’IA soulève des questions éthiques importantes, notamment en matière de biais algorithmique et de prise de décision autonome. Une autorité pourrait élaborer des lignes directrices éthiques pour le développement et l’utilisation de l’IA, garantissant que ces technologies respectent les droits humains et les valeurs sociétales.
« Une régulation proactive peut favoriser un environnement d’innovation responsable », affirme Victoire Tokpovi, chargée de projet IA à l’ONG ALCRER. En établissant des normes claires, les entreprises peuvent être encouragées à développer des solutions d’IA qui respectent des critères éthiques et de sécurité, tout en restant compétitives sur le marché. Alors l’encadrement de l’innovation s’avère important. Des défis comme l’évolution rapide de la technologie, la collaboration internationale, ainsi que l’équilibre entre régulation et innovation rendent difficile la régulation de l’IA.
L’IA évolue à un rythme très rapide, ce qui rend difficile pour les régulateurs de suivre le rythme des innovations. C’est pour cette raison que les cadres réglementaires doivent être suffisamment flexibles pour s’adapter aux nouvelles avancées technologiques. De plus, l’IA est une technologie mondiale, et les défis qu’elle pose ne respectent pas les frontières. Une autorité de régulation efficace devra collaborer avec d’autres pays pour établir des normes internationales et éviter le développement de réglementations disparates. Il est également crucial de trouver un équilibre entre la régulation nécessaire pour protéger les citoyens et la liberté d’innovation qui permet aux entreprises de se développer. Une régulation trop stricte pourrait freiner l’innovation, tandis qu’une régulation laxiste pourrait exposer les utilisateurs à des risques.
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La création d’une autorité de régulation sur l’IA est un pas nécessaire vers une utilisation responsable de cette technologie. En établissant des normes de sécurité, des lignes directrices éthiques et un cadre pour l’innovation, une telle autorité peut contribuer à maximiser les bénéfices de l’IA tout en minimisant les risques associés. Il est essentiel que cette régulation soit élaborée de manière collaborative, en impliquant les parties prenantes, y compris les gouvernements, les entreprises, les chercheurs et la société civile.