Par : Angèle BIOKOU
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À l’instar de la communauté internationale, la République du Bénin commémore aussi l’edition 2020 de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques. Retenue pour se dérouler du 18 au 24 Novembre 2020, cette 6ème édition tourne autour du thème “Unis pour préserver les antimicrobiens”.
À l’occasion de cette commémoration, le Ministre de la Santé du Bénin, le Professeur Benjamin Hounkpatin lance un appel à tous pour des comportements responsables afin de prévenir les infections en tout temps et en tous lieu. Lire ici son message.
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MESSAGE A LA NATION DU MINISTRE DE LA SANTE A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA SEMAINE MONDIALE POUR UN BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES AU BENIN EDITION 2020
Béninoises et Béninois,
Chers compatriotes,
L’Organisation Mondiale de la Santé a retenu la période du 18 au 24 novembre 2020 pour la célébration de la sixième édition de la Semaine Mondiale pour un bon usage des antibiotiques autour du thème «Unis pour préserver les antimicrobiens» avec comme slogan « Antimicrobiens : manipuler avec précaution ».
Cette célébration qui figure parmi les cinq objectifs stratégiques du Plan d’Action Mondial adopté par l’OMS, l’OIE et la FAO [l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture] pour combattre la Résistance aux Antimicrobiens (RAM), ne passera pas inaperçue au Bénin.
Béninoises et Béninois,
Chers compatriotes,
La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites résistent aux effets des médicaments ; ce qui rend les infections courantes plus difficiles à traiter et augmente le risque de propagation des maladies, de survenue de formes graves des infections et des décès. Les antimicrobiens sont des armes essentielles pour lutter contre les maladies chez l’être humain, les animaux et les plantes. Ils comprennent les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires.
Dans le monde entier, la menace que représente la résistance aux antimicrobiens est de plus en plus amplifiée par de multiples facteurs parmi lesquels l’usage abusif ou excessif de produits antimicrobiens chez l’homme, l’animal et les plantes, le manque d’accès à l’eau potable et le défaut d’hygiène et d’assainissement.
La résistance aux antibiotiques a rendu les infections plus difficiles à traiter et entraîne d’importants dommages aux patients, notamment une prolongation de la durée d’hospitalisation, une augmentation de la charge financière et psychosociale de la maladie pour les familles et la société ainsi qu’une hausse de la mortalité globale.
Selon les projections scientifiques, si rien n’est fait d’ici 2050, la résistance aux antimicrobiens, notamment aux antibiotiques, pourrait entraîner 10 millions de décès chaque année et une réduction du Produit Intérieur Brut de 2 à 3,5 %.
En absence d’antibiotiques efficaces pour prévenir et traiter les infections, certains acquis de la médecine moderne seront compromis. C’est le cas de la chimiothérapie, de la transplantation d’organes, et même de la césarienne qui deviendrait un acte plus hautement à risque qu’aujourd’hui.
Face à cette situation inquiétante pour la survie de l’humanité, il urge de changer la façon dont les antimicrobiens sont prescrits et utilisés en santé humaine, animale et végétale.
La célébration de la semaine du bon usage des antimicrobiens, [conjointement soutenue par les organisations mondiales en charge de la santé humaine (OMS), de la santé animale (OIE) et de l’alimentation (FAO)], vise l’élimination des mauvaises pratiques des professionnels de la santé et de la population en générale afin de freiner la résistance aux antimicrobiens.
Au Bénin, les manifestations organisées dans le cadre de cette célébration visent à mieux faire connaître le problème de la résistance aux antibiotiques ainsi que ses conséquences et à sensibiliser davantage sur les bonnes pratiques. C’est à ce titre que je voudrais inviter chaque béninoise et béninois :
– à ne prendre ni interrompre un traitement à base d’antimicrobiens que sur avis médical ;
– à respecter les bonnes règles d’hygiène notamment l’hygiène des mains pour stopper la propagation des germes.
Aux professionnels du secteur de la santé humaine, je voudrais recommander :
d’adopter les bonnes pratiques médicales et de ne prescrire les antimicrobiens qu’en cas de nécessité ;
de prévenir davantage les infections en veillant à l’hygiène des mains, du matériel et de l’environnement des soins.
J’invite également les professionnels du secteur de la santé animale et végétale :
à faire un usage prudent des antimicrobiens : les utiliser comme il faut et quand il faut ;
à adopter les bonnes pratiques de sécurité biologique notamment l’hygiène et la vaccination des animaux dans les exploitations agricoles pour éviter les infections.
A toute la population, je voudrais réitérer l’assurance que le Gouvernement prend toute sa place dans cette lutte. À cet effet mon département ministériel s’engage, en collaboration avec les autres ministères sectoriels concernés, et avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers, à veiller à la mise en œuvre du plan d’action national de lutte contre la résistance aux antimicrobiens et au renforcement de la mise en œuvre des mesures de prévention et de contrôle des infections.
Béninoises et Béninois,
Chers compatriotes,
L’enjeu de cette semaine de sensibilisation est la prise de conscience individuelle et collective pour une utilisation rationnelle des antibiotiques.
Ensemble : Unissons nos efforts pour vaincre cette menace mondiale sur la santé et le développement humains !
Agissons pour prévenir les infections en tout temps et en tout lieu !
Je vous remercie