(Plus de 166 milliards déjà investis en 2 ans)
La dernière décision du Conseil des Ministres relative à la création d’une commission ad’hoc chargée d’étudier les dossiers en vue de la sélection des opérateurs pour la gestion par affermage du service public de production, de transport et de distribution d’eau potable en milieu rural, a été à la remorque de polémiques de nombreuses gens. Une situation qui justifie le passage de Monsieur Sylvain Adokpo-Migan, Directeur Général de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (ANAEPMR), sur la télévision Canal 3 ce week-end. À l’occasion, l’homme a expliqué le bien fondé de cette mesure du gouvernement et mis en relief l’impact positif de cette mesure sur la vie des populations du Bénin.
Par : Is-Deen O. TIDJANI (D.O.T)
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En bon pédagogue, Sylvain Adokpo-Migan, Directeur Général de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (ANAEPMR) a fait la lumière sur la mesure d’affermage prise par le gouvernement. En effet, après le dernier conseil des ministres, nombreux sont les béninois qui ont manifesté des inquiétudes face à cette décision du Gouvernement qui du reste n’est pas une grande innovation. D’aucuns sont même allés jusqu’à accusé le gouvernement de vouloir privatiser un secteur aussi sensible que celui de l’eau.
C’est donc dans l’objectif de dissiper ces doutes des concitoyens que Sylvain Adokpo-Migan s’est evertué à rappeler la vision du Gouvernement qui est d’assurer l’accès universel à l’eau potable aux populations à l’horizon 2021 anticipant ainsi la date au lieu de 2030 retenue par la communauté internationale pour l’atteinte des ODD.
Selon l’homme, cette ambition du gouvernement Talon a intégré les besoins en eau de la frange la plus importante de la population à savoir les populations rurales. C’est dans ce cadre que l’ANAEPMR a été créé avec pour mission de gagner ce pari complexe.
Déjà, les grands chantiers sont amorcés et atteignent, selon les clarifications du Directeur général de l’Agence, un niveau intéressant et prometteur. C’est justement à ce niveau que se pose la plus grosse interrogation. Lorsque l’Etat et les Communes à travers l’ANAEPMR auront réalisé les infrastructures de type nouveau du secteur de l’hydraulique rurale, qui se chargera de leur bonne exploitation ainsi que de leur entretien et de leur renouvellement et le cas échéant de leur réhabilitation ? Comment réussir à garantir une efficacité dans la fourniture du service a des tarifs aux usagers qui soient socialement acceptables ? C’est à ce niveau qu’intervient justement l’option de l’affermage qui sera la modalité de gestion professionnalisée du patrimoine étatique du sous-secteur de l’hydraulique rurale pour garantir sa durabilité. À travers ce mécanisme, explique le Directeur général de l’ANAEPMR, l’Etat décide de confier la gestion du patrimoine hydraulique de l’Etat à des opérateurs privés professionnels qui se chargent de leurs exploitations ainsi que de leur entretien en vue de fournir un service de qualité aux populations rurales. Et de ce point de vue, l’ANAEPMR mettra en place une gestion professionnalisée du patrimoine du sous-secteur de l’hydraulique rurale pour garantir sa durabilité.
Rigoureuse sélection des opérateurs
Sylvain Adokpo-Migan n’a pas fait l’autruche face à la polémique qui s’enfle au sujet des critères de sélection des opérateurs. À ce niveau, le premier responsable en charge du secteur a d’abord tenu à rassurer de la totale transparence qui va entourer le processus. “La sélection se fera en tenant compte du nouveau cadre juridique portant partenariat public-privé (la loi 2016-24 du 28 juin 2017 portant cadre juridique du partenariat public-privée en République du Bénin et ses décrets d’application). Nous allons organiser une vraie compétition. Les opérateurs économiques vont se battre et à compétence et plateau technique égal, ce qui va les départager ce sera le prix exploitant de rémunération au mètre cube.”, a-t-il laissé entendre. Cesopérateurs seront selon les explications du DG/ANAEPMR, des professionnels qui ont l’habitude de gérer des stations de pompage, des châteaux d’eau, des réseaux de distribution et des abonnés. Ils seront rémunérés en fonction de leur savoir-faire en matière de distribution et de maintenance.
Quels intérêts pour les populations ?
Il est une évidence que depuis 1960 à ce jour, seulement 3,1 millions de personnes ont accès à l’eau potable en milieu rural au Bénin. Or, le vaste programme mis en branle par le gouvernement vise à assurer une couverture intégrale de populations vivant en milieu rural d’ici 2021.
De ce point de vue, l’ANAEPMR aura à donner accès à 4,5 millions supplémentaire de personnes à cette échéance. Au-delà de cet exploit sans précédent, il y a la question du coût.
En effet, les populations rurales qui ont actuellement accès à l’eau potable sont facturées entre 800 et 1000F CFA le mètre cube contre 453 F CFA pour celles vivant en milieu urbain. Avec l’affermage, on sera désormais en face d’une saine concurrence entre les opérateurs qui seront sélectionnés, ce qui induira une réduction sensible du coût au mètre cube.
Au regard de ce qui précède, on peut énoncer avec certitude que d’ici quelques mois, les hommes n’iront plus à la même source que les bestiaux dans nos villages avant de s’approvisionner en eau potable. Ce vœu est définitivement en passe de se réaliser avec cet investissement massif du Gouvernement du Nouveau Départ dans le secteur de l’eau.
En effet, en terme d’équipements, le Gouvernement aura à investir 315 milliards de FCFA pour le déploiement au plan national. Entre 2018-2019, 166 milliards sont consentis dans ce secteur où les résultats sont déjà visibles. Au cours de son intervention le premier responsable de l’ANAEPMR a affirmé avec fierté que ce n’est qu’une question de temps. “Le Bénin est en passe de s’illustrer au rang des premiers et meilleurs pays à réaliser avant 2030, l’un des objectifs phares des ODD.“, aura martelé le DG.