Par : Euloge OKAMBAWA
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Le léger, mais profond, remaniement intervenu jeudi dernier au Bénin, offre matière à discussion dans l’opinion nationale et internationale. Si certains sont satisfaits du nouveau visage que présente le nouveau gouvernement du chantre de la rupture, d’autres trouvent à redire sur la nouvelle équipe dévoilée ce jeudi 05 septembre 2019. Mais ce qui est rassurant, c’est l’étonnante résilience du patron de la Marina à la vague populiste.
C’est dans l’ordre normal des choses, que ce gouvernement ne peut unanimement combler à la fois toutes les attentes des Béninois, qui sont, d’ailleurs, mus par des intérêts divergents et contradictoires. On concède à chacun son avis sur ce remaniement. Seulement, qu’aucun analyste ne prenne son avis pour la seule vérité qui soit. Le Président Patrice Talon, qui est seul à en connaître les motivations réelles du nouveau visage qu’il a donné à son gouvernement, ne peut pas changer pour changer.
Lui seul sait pourquoi il a appelé telle ou telle autre personnalité à ses côtés, à moins de deux ans du terme de son mandat courant de cinq ans. Lui seul sait qui choisir à la tête de tel ou tel département ministériel, pour mener à bien son ambitieux Programme d’actions du gouvernement (PAG 2016-2021 “Bénin Révélé“).
En effet, en retouchant son équipe gouvernementale, le Chef de l’Etat a procédé à la scission de deux gros départements ministériels. Une scission qui ne manque ni d’intérêt ni de pertinence, en ce qu’elle permet de moins occuper les titulaires des anciens portefeuilles, et leur permet d’être encore plus efficaces dans leurs nouvelles responsabilités, afin de donner davantage de visibilité à leurs secteurs.
Les sports se sont détachés du Tourisme, de la Culture et des Arts ; tant, le Président Patrice Talon est convaincu qu’en dehors des richesses naturelles, ce sont la culture et les arts qui donnent de contenu à l’offre touristique d’un pays. Alors, il ne peut continuer de concentrer tant de charges dans les prérogatives d’un seul ministre, s’il veut réellement que l’industrie touristique contribue, mieux qu’auparavant, à la production de la richesse nationale.
Le numérique se sépare de la communication, pour donner naissance au Ministère du Numérique et de la Digitalisation et au Ministère de la Communication et de la Poste. Toujours, pour raison d’efficacité.
Par ailleurs, avec ce remaniement, le Bloc républicain s’arroge la part du lion, avec 4 des 6 entrées ; soit les 2/3, devant l’Union Progressiste déjà majoritaire au parlement. C’est donc un équilibre compensateur, qui n’est pas anodin. Et le nombre de femmes passe de 4 à 5. Ce n’est pas rien, non plus.
À l’évidence, c’est un gouvernement de combat et d’espoir, qui mérite confiance. N’en déplaise à ceux qui, pour n’avoir pas trouvé leur compte personnel dans ce remaniement, accablent Patrice Talon de critiques superfétatoires les plus acerbes, qui dissimulent mal leurs rancœurs d’aigris. Le Chef de l’Etat, qui ne fait pas du remaniement une obsession, peut être crédité d’un bon casting ; avec ce dosage rationnel d’équilibre régional des forces politiques soutenant son action gouvernementale. Car, c’est une équipe de combat politique, qui ne saurait être totalement détachée de la perspective des enjeux électoraux de 2021. Qui voyage loin, dit la sagesse populaire, ménage sa monture. Le Président Patrice Talon y est. C’est ce que je crois.
Publié dans le quotidien L’Opinion Aujourd’hui du 11 Septembre 2019